Liii ; F. Cumont, Fouilles de Doura-Europos, 1922-1923 (Bibliothèque archéologique et historique 9), Paris, Paul Geuthner, 1926, pl. On ne peut donc exclure que l’explication de ces représentations aux catéchumènes ait été organisée antérieurement, peut-être dans le baptistère lui‑même, juste devant les peintures murales. 90 Les plus décisifs : la controverse sur les images qui a secoué l’Empire byzantin entre le viiie et le ixe siècle, et qui a eu son écho dans le monde latin, de Grégoire le Grand aux Livres carolins ; l’iconoclasme qui a provoqué des destructions et les positions respectives prises par les Réformateurs au xvie siècle, au début de la Réforme protestante en Europe ; les discussions sur des modèles iconographiques précis (pour ne citer que quelques exemples, parmi les plus pertinents : les Trinités triandriques européennes, éthiopiennes ou mexicaines, ou les tricéphales de l’arc alpin, le débat sur l’irreprésentation de la Trinité sous forme humaine des conciles moscovites [1551 et 1666], la chasse aux nudités de la Contre-Réforme catholique, le rejet par les Églises calvinistes du crucifix en faveur de la croix nue, la voie difficile de l’inculturation de l’art religieux, de l’Afrique à l’Asie). ], Dura-Europos, p. 188-199 [p. 195]). Ce serait les vierges décrites dans la parabole matthéenne : Les fragments des femmes sur le mur occidental fournissent plusieurs éléments iconographiques par lesquels je peux les identifier comme des vierges : corps androgynes héroïques ; cheveux flottants recouverts d’un voile ; vêtements amples, non retenus et principalement blancs ; et un récipient transparent (en verre ?). Effectivement, alors que durant l’ère séleucide le noyau initial de la population était constitué de descendants des colons macédoniens, qui parlaient grec, recevaient une éducation grecque, rédigeaient des documents publics, religieux et privés en grec et maintenaient officiellement les cultes de Zeus, d’Apollon, du fondateur de la cité Seleucos Nicator et de ses ancêtres20, à l’époque parthe, même si les hommes continuèrent à avoir des noms grecs, les femmes, quasiment sans exception, eurent des noms sémitiques21. Les images choisies sont des dessins appartenant soit à H. , « The Articulation of Sacred Space », p. 161. , « La discussa scena delle donne al sepolcro », p. 318. , « Cultural Resistance and the Visual Image », p. 280. Français : Vue isométrique de la domus ecclesiae de Doura Europos. 20 L. Gregoratti, « Dura-Europos: A Greek Town of the Parthian Empire », dans: Kaizer (éd. 53 Peppard, The World’s Oldest Church, p. 48. Hommages à Yvon Garlan (Histoire), Rennes, Presses universitaires, 1997, p. 191-210 ; M. Spanu, « Una serie di fotografie aeree poco note di Dura Europos », Archeologia aerea. (Dumbarton Oaks Studies 28), Washington, Dumbarton Oaks Research Library and Collection, 1990, p. 84. , « The Articulation of Sacred Space in the Synagogue and Christian Building at Dura-Europos », dans: Tracing the Bridegroom in Dura: the Bridal Initiation Service of the Dura-Europos Christian Baptistery as Early Evidence of the Use of Images in Christian and Byzantine Worship. La petite chambre, sur le côté ouest de la maison à la sortie du baptistère, a pu être utilisée pour la catéchèse, « mais toute attribution est conjecturale44 ». Domus ecclesiæ de Doura Europos. C’est par ailleurs l’unique espace chrétien à usage cultuel et non funéraire remontant à l’époque pré‑constantinienne : Grâce au baptistère de Doura, nous savons qu’après le règne des Sévères les chrétiens possédaient des édifices cultuels dans les cités romaines bien que leur religion fût encore illégale et qu’ils disposaient d’une iconographie religieuse assez riche23. Contre les valentiniens, t. 1 : Introduction, texte et traduction (Sources chrétiennes 280), Paris, Cerf, 1981. Special attention is given to each of the mural paintings and to discussing their biblical sources, to their links with the baptismal rite, and to attempting to highlight their underlying theological threads. ), The Jews among Pagans and Christians in the Roman Empire, London, Routledge, 1994. 68 « Ce groupe ne se retrouve pas dans les images contemporaines, ce qui rend les comparaisons plus difficiles et fait qu’il est unique parmi les représentations de la région. Quelques peintures sont exposées à l’intérieur d’un espace reconstitué sur le modèle du site originel, tandis que d’autres, en particulier la guérison du paralytique et Pierre sauvé des eaux, sont présentées sur des murs, séparément, et une telle disposition n’aide pas parce qu’elle fait perdre le sens d’un espace clos, avec quatre parois, une porte d’entrée et un passage pour accéder, après une petite pièce, à la salle de la célébration eucharistique. Ces deux scènes sont les seules qui subsistent d’un probable cycle de miracles plus large. A Study of Religious Interaction in Roman Syria (Religions in the Graeco-Roman World 138), Leiden, Brill, 1999, en particulier chap. Au cours de la période hellénique, la cité devint un point de passage crucial pour les déplacements le long de l’Euphrate. ), Mariam, the Magdalene, and the Mother, Bloomington, Indiana University Press, 2005, p. 123-152 (p. 132). The Middle Euphrates, Mesopotamia and Palmyra under Roman Control (Monographs in Classical Studies 7), London, Routledge, 2008, chap. Les catéchumènes qui passaient la porte du baptistère, probablement avec des torches en main, avaient en face, comme première représentation, une porte ouverte peinte sur le mur [pl. Dans cette perspective, les deux étoiles sont interprétées comme deux figures angéliques, en accord avec le premier christianisme de milieu syro‑palestinien71. Domus ecclesiæ , littéralement « maison de l'assemblée », est l'expression latine fréquemment utilisée pour désigner les premiers lieux de culte chrétiens construits entre le II e et le IV e siècle, à une époque où le plan basilical ne s'était pas encore imposé. , « Liturgy and Ethics in Ancient Syriac Christianity: Two Paradigms ». À Doura Europos, par ailleurs, ce schéma iconographique est également présent dans la synagogue, dans l’épisode de Mardochée et Esther (Est 2), et dans le mithraeum77avec un grand groupe de guerriers à cheval qui se déplacent de manière compacte vers la scène de la tauroctonie. 1 Sur les raisons du choix du site, voir P. Leriche, « Pourquoi et comment Europos a été fondée à Doura ? Le paralytique guéri est debout sur l’eau, comme Jésus, qui le domine. La position des fonts baptismaux était accentuée par le plafond qui les recouvrait [pl. » La première scène en face des catéchumènes était donc David en train de mettre à mort Goliath [pl. Les dimensions relativement réduites du bassin supposent que les catéchumènes étaient assis, agenouillés ou accroupis pour pouvoir être totalement immergés. (Princeton Legacy Library), Princeton, University Press, 2015. 42 « Les colonnes sont remarquablement peintes pour ressembler à du marbre dans le même motif que celui utilisé pour le sanctuaire de la Torah dans la synagogue ; la voûte du baldaquin est un champ bleu, du même bleu que celui utilisé sur le sanctuaire de la Torah ; et le champ bleu est couvert d’étoiles, comme nous l’avons vu dans la voûte du mithraeum » (P. Deleeuw, « A Peaceful Pluralism : the Durene Mithraeum, Synagogue, and Christian Building », dans : Brody – Hoffman [éd. Studi di Aerotopografia Archeologia 1, 2004, p. 249-277, fournit une reconstruction topographique attentive du site. , « Dura-Europos: A Greek Town of the Parthian Empire », dans: , « The Diversity of Languages in Dura-Europos », dans: Between Rome and Persia. The article begins by exposing in a detailed manner the historical and geographical context of the city, the origins of its Christian community, and the findings of the archaeological excavations that followed the fortuitous discovery of the site in 1920. Mysteries of the Unconquered Sun, Oxford, University Press, 2006, chap. J.-C.) jusqu’à l’Antiquité tardive (viie s. ap. Les peintures murales de Doura Europos tiennent à juste titre une place d’honneur dans ces recherches. Les images peuvent se rapporter au potentiel d’Adam et Ève (et donc de toute l’humanité) pour la rédemption, la restauration et la résurrection. 10] : Un autre artiste a ajouté plus tard, en bas à gauche de l’image, Adam, Ève, le serpent et l’arbre (Gn 3). J.-C., l’empereur romain Lucius Verus (130‑169 ap. Dans la Doctrine d’Addaï se serait produite la fusion entre la figure de Judas Thaddée, évangélisateur de la Syrie selon une tradition apocryphe, et celle d’Addaï, qui aurait annoncé l’Évangile à Édesse et en Mésopotamie selon une tradition locale (ibid., p. 26). 49 On s’étonne de ne pas trouver dans la collection de la Yale University Art Gallery une reconstruction de l’ensemble du baptistère avec la disposition des peintures sur les quatre murs respectifs et l’indication des deux portes, l’emplacement des fonts baptismaux et le vestibule. Introducción a la soteriologia de los siglos II y III 1-2 (Biblioteca de autores cristianos 384-385), Madrid, La Editorial Católica, 1976 ; G. Lettieri, Deus patiens. Du Mesnil du Buisson (Les Peintures de la Synagogue de Doura-Europos, 245-56 apres J-C. [Rome, 1939], 84-92), followed, e.g., by A. Grabar ("La Theme religieux des fresques de la synagogue de Doura" Revue de l'histoire des religions 123 [1941]: 143-92, esp. Bible Museum - Christliches Taufbecken Dura Europos.jpg 2,560 × 1,920; 1.34 MB. Au iiie siècle, de fait, le canon des Écritures chrétiennes n’était pas encore fixé, mais la découverte à Doura Europos d’un fragment en langue grecque du Diatessaron de Tatien, une harmonie des quatre évangiles, « pourrait indiquer qu’aussi bien les évangiles synoptiques que le quatrième évangile étaient connus à Doura, sinon comme évangiles séparés, du moins dans l’harmonie de Tatien65 ». 2], soutenu par des colonnes, et peint avec un ciel bleu étoilé42 qui conférait « une dimension cosmique à l’événement baptismal43 ». IV, p. 111-154. Chapitres: Synagogue de Doura Europos, Domus ecclesiae de Doura Europos, Mithraeum de Doura Europos, Temple de B l de Doura Europos. 108 J. Buchmann, « Multifunctional Sanctuaries at Dura-Europos », dans : Kaizer (éd. La reprise des recherches dans la cité entre 1986 et 1993 fut confiée à une équipe franco‑syrienne dirigée par P. Leriche et A. Mahmoud, lesquels concentrèrent avant tout leurs efforts sur la consolidation des structures restées exposées et sur l’étude d’aspects et de monuments spécifiques de la cité13. 26Les peintures murales présentes à cet endroit remplissaient incontestablement un rôle dans le processus initiatique des catéchumènes. A. Grabar, bien qu’il ait admis que « le caractère utilitaire [de l’art religieux de Doura] implique une impulsion qui vient des fidèles, et [que] cela signifie qu’il n’est pas nécessairement inspiré ou approuvé par le clergé », se demande si « après tout, une haute autorité ecclésiastique n’est pas intervenue en faveur des images, malgré tout ce qui sépare les œuvres [des catacombes] romaines de celles de Doura — c’est-à-dire deux expériences indépendantes : l’une est due aux artistes qui inventent une iconographie pour des cimetières, l’autre crée une iconographie adaptée aux cérémonies baptismales » (Grabar, Le vie dell’iconografia cristiana, p. 25-26). Dans la partie occidentale s’ouvre une vaste salle dédiée à l’enseignement, la prière et la célébration eucharistique, qui pouvait contenir jusqu’à soixante-quinze personnes environ : « L’assemblée se tenait vraisemblablement debout pour prier ; et, pour écouter des lectures ou des sermons, elle pouvait être assise sur des sièges portables en bois40. 4 Sur la question de la date de la chute de Doura Europos, voir Spanu, « Una serie di fotografie aeree poco note », p. 263, n. 70. ), Esclavage, guerre, économie en Grèce ancienne. L’objectif est la mise en valeur de ces peintures en tant que cycle de portée mystagogique chargé d’exprimer le mystère chrétien en lien avec le rite liturgique. Elles représentent en revanche pour M. Peppard « un mouvement vers le corps de la femme, comme si quelque chose s’approchait d’elle ou entrait en elle — une incarnation » (Peppard, The World’s Oldest Church, p. 180). , « Dura-Europos. Pages: 31. Navigation. Mélanges d’histoire romaine, de droit, d’épigraphie et d’histoire du christianisme [Collection de l’École française de Rome 43], Rome, École française, 1980, p. 607-627 [p. 621-622]). [Nom de territoire ou nom géographique] Maison chrétienne (Doura Europos, Syrie) [Nom de territoire ou nom géographique] … II. 11 Pour une présentation générale et une bibliographie à jour, voir le volume de R. Hachlili, Ancient Synagogues : Archaeology and Art. Elle était comme la synagogue, de type péristyle (typique) de la région, avec une cour ouverte, entourée de pièces de différentes tailles (dans ce cas sur trois côtés et un portique sur le quatrième). L’identification respective de Jésus et de Pierre est discutée. Emanuela Fogliadini. First-Century Wall Paintings from the Fortress of Dura on the Middle Euphrates. 74 Peppard, The World’s Oldest Church, p. 117. Series Facultatis Theologiae. L’avènement des Sassanides et les changements affectant la région ont déterminé de profondes évolutions sociales dans la cité. Final Report VIII, Part II: The Christian Building, New York, Yale University Press, 1967. Articles détaillés : Mission archéologique franco-américaine de Doura-Europos, Domus ecclesiae de Doura-Europos et Synagogue de Doura Europos. Mais ce site ne dit rien de la Syrie. J. C., pour comprendre le contexte historico‑culturel dans lequel vécurent les chrétiens. Ce sujet iconographique a connu une diffusion extraordinaire dans le christianisme des premiers siècles. Domus ecclesiae (Doura Europos, Syrie) [Nom de territoire ou nom géographique] Doura Europos (ville ancienne) -- Domus ecclesiae. Les événements successifs sont montrés en une seule scène : cueillir le fruit (la cause) et porter des pagnes (le résultat). La plupart des vestiges actuellement visibles sur le site datent de l'époque romaine. L'église de Doura a un autre mérite à nos yeux que cet enviable « record ». The Middle Euphrates, Mesopotamia and Palmyra under Roman Control. Dans le cas de la fresque de Doura, en revanche, la porte entrouverte, en plus de diviser en deux moments successifs la séquence dite de la Résurrection, symbolise l’entrée des femmes au tombeau, représenté comme une chambre funéraire dans laquelle le sarcophage a été placé. L’examen des peintures murales de Doura Europos comme medium de révélation n’implique pas de séparer les images du texte biblique ou liturgique, ni de les couper des explications que les catéchumènes ont probablement reçues sur les premières représentations avant le rite du baptême. Voir M. I. Rostovtzeff, Dura-Europos and its Art, Oxford, Clarendon Press, 1937. 1-2 (Biblioteca de autores cristianos 384-385), Madrid, La Editorial Católica, 1976 ; G. , « Zu den Inschriften des Baptisteriums von Dura-Europos », dans : J. ], Dura-Europos, p. 169-188 [p. 170]). (Religions in the Graeco-Roman World 138), Leiden, Brill, 1999, en particulier chap. ), Edge of Empires, p. 75-96. La découverte des merveilleuses fresques conservées dans la synagogue, précédée de peu de celle des riches mosaïques de pavement des synagogues de Naaran11 (1918) et de Beth Alpha12 (1929) en Galilée, chamboula les études universitaires et mit à mal la thèse classique de l’aniconisme qui aurait caractérisé traditionnellement la religion juive. 3 (Forschungen zur Islamischen Kunst 1), Berlin, D. Reimer, 1911. Or un tel choix ne se retrouve ni dans le mithraeum, ni dans la domus ecclesiae, ni dans la synagogue : Le judaïsme, le mithraïsme et le christianisme adoptent une stratégie différente de diffusion visuelle, en mettant l’accent sur des mythologies accessibles aux seuls initiés et en évitant le modèle païen normatif de sacrifice cultuel — bien qu’il soit possible que les différents cultes aient partagé les mêmes ateliers artistiques, voire les mêmes artistes, pour la production de leurs images46. Tra culti pagani e gnosi cristiana : itinerari storicoreligiosi sulle orme di Ugo Bianchi [Hierá. J.-C. et a eu une diffusion notable jusqu’à l’hellénisme ; il a été adopté dans l’art romain et chrétien. Par contre, à Marino, en Italie, on trouve une fresque impressionnante. Le fondateur de ce courant, Valentin (135‑165 ap. Non illustr . 13], traditionnellement considérée comme la représentation de la Samaritaine au puits (Jn 4, 5 30). La théologie des iconoclastes byzantins : pour sa réhabilitation, A digital resources portal for the humanities and social sciences, I. Présupposés et objectifs de la recherche, III. La « contamination » des programmes iconographiques ne fait aucun doute : Il est avéré que le programme décoratif du baptistère de la domus ecclesiae de Doura Europos et celui de la synagogue de la même ville et de la même période trahissent une structure iconographique avec un centre d’intérêt constitué respectivement par la lunette de la vasque dans le baptistère et par la zone de la Torah dans la synagogue […] Ces milieux donc, avec ces programmes iconographiques, se proposaient comme des lieux d’enseignement, de « rappel » de l’histoire du salut, en regardant, bien sûr, cette histoire à partir d’horizons divers28. Les deux premières se déroulèrent en 1922 et 1923, dirigées par le belge Franz Cumont sous l’égide de l’Académie des inscriptions et belles‑lettres. Collana di studi storico-religiosi 2], Cosenza, L. Giordano, 1998, p. 131). 22L’interprétation la plus immédiate, qui a trait au combat spirituel, a été délaissée au profit du lien entre l’onction reçue par David, qui se retrouve, entre autres, explicitement représentée dans la synagogue, et l’onction baptismale des catéchumènes.

domus ecclesiae de doura europos 2021